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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/224

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MA FEMME

crus pouvoir rejoindre mon domestique qui aidait, en ce moment, le cocher à ranger les malles sur la voiture.

Lorsqu’une minute après, je me retournai, je vis une femme en bonnet qui traversait précipitamment la chaussée. Je la reconnus : c’était la femme de chambre de Mme de Blangy. Pendant que je surveillais le trottoir, elle s’était avancée au milieu de la rue, Paule s’était penchée à la portière et elles avaient eu le temps d’échanger quelques mots.

Qu’avaient-elles pu se dire ? Il était inutile d’interroger ma femme à ce sujet. Je montai dans la voiture et je criai au cocher, de façon à ce que tout le monde m’entendit : gare Montparnasse ! La voiture partit au trot dans la direction du boulevard. En descendant la rue Caumartin nous nous croisâmes avec une autre voiture qui la remontait, je crus reconnaître celle qui avait amené le comte, deux heures auparavant, chez sa femme. Notre double expédition avait réussi.

Dans la rue de Rivoli, je me penchai à la portière et je changeai le premier itinéraire donné au cocher.

À huit heures moins quelques minutes, nous arrivions à la gare de Lyon. Je pris deux places de coupé pour Marseille et nous montâmes dans l’express.