Aller au contenu

Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
MADEMOISELLE GIRAUD

Je pensai d’abord que le moral seul était malade et qu’elle souffrait des trop brusques changements apportés à sa vie. Mais bientôt je crus m’apercevoir qu’il s’agissait d’une question physique, et qu’une perturbation complète avait eu lieu dans sa santé. L’amaigrissement déjà constaté à mon arrivée à Paris faisait tous les jours de nouveaux progrès ; ses yeux devenaient brillants, ses pupilles se dilataient ; elle se plaignait de palpitations, d’essoufflement dès qu’elle forçait un peu sa marche, de violentes névralgies à la tête et au cœur, d’une petite toux sèche que souvent la nuit j’entendais de ma chambre ; enfin, elle était sans cesse exposée à une foule de phénomènes et d’accidents nerveux, causés, à n’en pas douter, par un affaiblissement général.

Elle se rendait parfaitement compte de son état et paraissait s’en inquiéter. Je lui proposai de voir un médecin. Elle y consentit.

Le docteur X…, avec qui je ne tardai pas à me mettre en rapport, a longtemps exercé à Paris et était fort en renom parmi ses collègues, lorsqu’il fut obligé d’abandonner sa nombreuse clientèle et de venir se fixer en Afrique pour raison de santé. À peu près guéri depuis. deux ans, M X… est resté à Oran par reconnaissance,