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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/261

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MADEMOISELLE GIRAUD

eu, comme je le disais tout à l’heure, l’esprit d’attendre le jour ! Si même j’avais emmené Ben-Kader avec moi ; il aurait deviné, lui, qu’elle était dans la ville, ou au moins, durant notre course à cheval, il aurait eu l’occasion de m’apprendre que l’Oasis, avant de traverser le détroit, faisait escale sur la côte. L’employé de la marine, dans mon court entretien avec lui, n’avait pas songé à me donner ce renseignement qu’il croyait inutile : le vapeur ne devait-il pas toucher à Nemours bien avant l’heure à laquelle je pouvais y arriver.

Il s’agissait maintenant de revenir sur mes pas. L’Oasis ne reprenant la mer que trois jours après, le capitaine Raoul me conseilla de m’embarquer de nouveau sur la balancelle qui m’avait amené à Gibraltar : c’était encore suivant lui le moyen le plus expéditif de traverser le détroit. Je suivis ce conseil. Mais le vent qui m’avait favorisé lorsque je m’éloignais de Paule, devint contraire dès qu’il s’agit de la rejoindre. Comme dans l’antiquité, les éléments eux-mêmes se conjuraient contre moi.

Après une traversée des plus pénibles, je rentrai à Nemours une semaine après l’avoir quitté.

Il ne me fut pas difficile d’avoir sur Paule tous les renseignements désirables : on me montra la maison