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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/260

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MA FEMME

elle, que la mer n’effraye pas, elle a pris passage à mon bord, avec sa femme de chambre, et elle s’en est très-bien trouvée.

— Où est-elle, en ce moment ?

— Ah ! ça, vous jouez donc à cache-cache, fit le capitaine en riant. Vous vous donnez rendez-vous à Nemours, votre femme s’y fait descendre, et vous, pendant ce temps……

Il ne put achever.

— Quoi ! m’écriai-je, l’Oasis s’est arrêté à Nemours ?

— Parbleu ! Toutes les fois que le temps le permet, nous y faisons escale : nous y avons débarqué, à ce voyage, plus de dix personnes.

— Et ma femme était du nombre ?

— Mais certainement, cher monsieur ; décidément je n’y comprends plus rien.

Moi je comprenais, hélas ! et cela me suffisait. Je venais de traverser la Méditerranée en balancelle pour apprendre que ma femme était à Nemours. Je me promenais en Espagne, tandis qu’elle était restée dans la province d’Oran. La veille, j’étais passé, sans aucun doute, dans la rue qu’elle habitait, je m’étais peut-être arrêté devant sa porte pour demander des renseignements. Ah ! si j’avais