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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/274

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MA FEMME

De retour à Paris, au mois de juin, j’étais un matin dans mon cabinet, lorsqu’on vint m’avertir que Mme Giraud demandait à me parler.

— Faites entrer, dis-je, après un instant d’hésitation.

— Vous avez prié mon mari, me dit la mère de Paule, lorsqu’elle se fut assise, de ne jamais vous entretenir de notre fille. Nous avons respecté votre désir, et pleuré en silence tous les deux sur le malheur qui vous frappait et nous atteignait en même temps. Nous le respecterions encore aujourd’hui, s’il ne s’agissait de tenir une promesse qui nous a été arrachée : Paule est malade, très-malade, presque mourante. Elle nous a demandé de vous faire part de son état et de vous supplier de venir lui dire adieu.

Lorsque je pus vaincre l’émotion qui m’étreignait le cœur, je demandai à Mme Giraud si sa fille était à Paris.

— Non, me dit-elle, en essuyant ses larmes, elle habite Z…, un petit village de Normandie, au bord de la mer ; on peut s’y rendre en quelques heures.

— Je m’y rendrai, répondis-je simplement.

Mme Giraud s’élança vers moi, me prit les mains et s’écria :

— Oh ! je vous remercie, je vous remercie ! Quelle