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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/273

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MADEMOISELLE GIRAUD

reproche pas, mais laissez-moi vous dire aujourd’hui qu’elle n’était pas heureuse.

J’ai repris mes occupations à Paris, et si quelque jour, un de mes collègues du. Ministère ou du Club avait la malencontreuse idée de me rappeler qu’il existe encore, par le monde, une Mme de Blangy, j’aurais l’honneur de lui envoyer immédiatement mes témoins. Deux ou trois affaires de ce genre suffiraient pour persuader à toutes mes connaissances que je suis veuf. Si je puis me permettre en prenant congé de vous, mon cher monsieur, de vous donner un conseil c’est d’imposer aussi à tous vos amis votre veuvage anticipé.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Quelques jours après cette conversation, mon cher ami, j’eus le plaisir de vous rencontrer dans l’hôtel de l’avenue Friedland.

J’étais, à cette époque, avide de distractions ainsi que je vous l’ai écrit, j’espérais que le mouvement et le bruit apporteraient quelque diversion à ma mélancolie. Mais je me retrouvai le lendemain de cette fête plus triste, plus découragé que jamais. Je n’eus pas la force de me rendre au rendez-vous que nous nous étions donné et je partis le jour même, en voyage.