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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/276

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MA FEMME

besoin. Elle est plongée la nuit dans une torpeur qui n’est ni la veille, ni le sommeil, et pendant laquelle elle entend des voix qui lui parlent et la menacent. Elle est d’une faiblesse extrême ; hier, pour me rassurer, elle a voulu se soulever de la chaise longue où elle est sans cesse étendue, ses jambes ont refusé de la soutenir.

La pauvre femme s’arrêta ; elle sanglotait et ne pouvait plus continuer.

Lorsqu’elle fut plus calme, je lui promis de partir le jour même et je la priai de me donner les détails qui m’étaient nécessaires pour trouver la maison habitée par Paule.

— Avant d’arriver à Z…, me dit-elle, à une petite distance du village, vous demanderez le chalet de Mme de Blangy.

Mme de Blangy ! m’écriai-je, sans pouvoir réprimer mon indignation.

Elle me regarda, crut comprendre et me dit :

— Vous lui en voulez sans doute ; elle était l’amie de ma fille et aurait dû l’empêcher de faillir. Peut-être n’a-t-elle rien su ; il est certains secrets qu’on ne confie même pas à son amie intime. Mais que cela ne vous empêche pas de tenir votre promesse ; vous ne vous rencon-