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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/277

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MADEMOISELLE GIRAUD

trerez pas avec Mme de Blangy, je ne l’ai pas aperçue une seule fois pendant mon séjour à Z… ; elle m’a évitée et vous évitera sans doute vous-même. À peine Me Giraud m’eut-elle quitté que je fis mes préparatifs de départ. Le lendemain matin, après une nuit passée en chemin de fer, je pris un cabriolet qui me conduisit à Z…

Le chalet où Mme de Blangy était venue chercher la solitude en compagnie de Paule, est situé à mi-côte des collines boisées qui s’appuient sur la falaise. Mon cocher me l’indiqua ; je mis pied à terre et afin d’éviter toute fâcheuse rencontre, j’envoyai un petit pêcheur du pays prévenir ma femme de mon arrivée.

Un quart d’heure après j’étais dans sa chambre.

Me Giraud n’avait commis aucune exagération : Paule était au plus mal.

Elle eut cependant la force de me tendre une main décharnée, sur laquelle j’appuyai mes lèvres, et de me dire :

— Vous avez bien fait de venir aujourd’hui… demain, il eût été trop tard…

Cet effort l’avait épuisée : ses paupières se fermèrent. je la contemplai en silence : elle n’était plus que