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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/280

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MA FEMME

Paris… Je ne veux pas être enterrée ici… Oh ! non ! oh ! non !

Quelques minutes après, on fit du bruit dans la pièce voisine et je me retournai brusquement ; elle vit mon mouvement et me dit :

— N’ayez pas peur… elle n’oserait pas venir… je le lui ai défendu… Si je n’ai pas pu vivre auprès de vous, je veux au moins mourir dans vos bras.

Vers les cinq heures, on crut devoir obéir aux prescriptions du docteur et offrir à la malade les aliments préparés à son intention.

On pensait qu’elle les refuserait. Mais il se produisit un phénomène souvent observé dans la maladie dont Paule était atteinte.

Tout à coup son appétit se ranima, elle prit ce qu’on lui présentait et le porta vivement à sa bouche.

Mais les aliments s’arrêtèrent dans l’œsophage paralysé. Les yeux s’injectèrent de sang, la face prit une teinte violacée. Elle mourut asphyxiée.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Suivant sa volonté, je fis transporter son corps à Paris et l’enterrement eut lieu trois jours après au Père-Lachaise.