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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/281

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MADEMOISELLE GIRAUD

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Au mois de septembre de la même année, M. de Blangy lut un matin dans son journal, avec un vif intérêt, le fait divers suivant :

« La petite plage de Z…, a été hier le théâtre d’une scène des plus dramatiques. Une charmante femme du meilleur monde et une intrépide baigneuse, la comtesse de Blangy, qui s’était fixée dans notre pays depuis le commencement de la saison, venait de faire une promenade sur la falaise, en compagnie d’une de ses amies, Mlle B…, cette ravissante jeune fille brune que nous remarquions au dernier bal du Casino, lorsque l’idée lui vint de prendre un bain. On lui fit observer que la mer baissait, que les courants très-violents à cette époque de grandes marées pouvaient l’entraîner au large et qu’il n’y avait, en ce moment, sur la plage, aucun maître baigneur pour lui porter secours.

« — Qu’importe, fit-elle. Je me tirerai bien d’affaire toute seule.

« Elle se fit ouvrir une cabine, en sortit bientôt après dans un élégant costume de bain et s’avança résolument dans la mer.