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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/39

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MADEMOISELLE GIRAUD

pour laisser échapper dès les premiers mots de notre conversation le nom de mon amie et faire son éloge. Vous me croyez donc bien niaise ! Allons, c’est entendu, vous avez entrevu Paule, vous la trouvez charmante, et comme vous êtes atteint de la monomanie du mariage, vous venez demander des renseignements sur le compte de mon amie ; est-ce vrai ?

— C’est vrai.

— A la bonne heure, vous êtes franc au moins. Eh bien ! Paule vient d’entrer dans sa vingt-deuxième année, elle est très-jolie, vous le savez ; spirituelle, je vous l’apprends ; très-absolue dans ses idées, je vous le dis parce que vous l’apprendriez sans moi, et sa famille ne peut lui donner aucune dot, je dois vous le déclarer.

— Ce dernier détail n’a aucune influence sur moi.

— En vérité ; vous êtes effrayant.

— J’ai travaillé jusqu’à ce jour, continuai-je sans prendre garde à l’interruption, afin de pouvoir épouser la femme de mon choix, sans tenir aucun compte de sa fortune. Je ne m’occuperai que de ses qualités et de l’honorabilité de sa famille.

— Oh ! quant aux qualités de Paule, elle en a de charmantes à mes yeux, dit Mme de Blangy avec un sourire