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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/40

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MA FEMME

presque moqueur. Peut-être, cependant, ne seraient-elles pas appréciées de son mari ?

— Pourquoi cela, madame ?

— Les hommes sont si bizarres ! Mais continuons. L’honorabilité de la famille Giraud est des mieux établies. Mme Giraud est une excellente femme, bienveillante, indulgente, incapable de croire au mal, et d’une faiblesse exagérée avec sa fille. M. Giraud, chef de bureau dans une grande administration, part de chez lui à neuf heures du matin, revient à six heures pour dîner, et passe ses soirées au cercle lorsqu’il n’est pas obligé de retourner à son bureau. À la fin de chaque mois, il apporte régulièrement à ces dames les deux tiers de ses émoluments qui servent à faire marcher la maison, et ne s’occupe pas d’autre chose ; c’est un très-honnête homme, qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez.

— Il y a donc quelque chose à voir ? demandai-je.

— Je ne dis pas cela ; je me suis simplement service d’une phrase vulgaire, mais usitée, qui peint assez bien, suivant moi, le caractère de M. Giraud. Vous voilà fixé sur toute la famille ; vous faut-il d’autres renseignements ? Demandez, je suis bonne femme aujourd’hui ; le temps est à la pluie, je n’ai pas de nerfs, je crois à l'ami-