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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/67

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MADEMOISELLE GIRAUD

les yeux noirs de Paule avaient plus d’éclat ; le léger embonpoint de la première rendait la taille de la seconde plus délicate et plus fine. Elles avaient, à elles deux, tous les charmes et atteignaient à la perfection la plus complète.

Je crois, du reste, qu’elles ne furent jamais plus jolies qu’en ce moment. Leur physionomie respirait le bonheur, et leur teint animé, sans doute par la flamme du foyer, avait plus d’éclat que lorsqu’une heure auparavant elles avaient quitté le salon pour échanger leurs confidences dans la chambre à coucher.

A un mouvement que je fis, Mme de Blangy se retourna, et me dit :

-— Avez-vous bien dormi au moins ?

— Mais… répondis-je, un peu confus.

— Allons, avouez-le, nous ne vous en voulons pas, au contraire. Nous avons pu causer à notre aise, ajouta-t-elle, en souriant et en regardant Paule à la dérobée. Maintenant, je vous laisse ensemble ; je ne veux pas qu’on me maudisse davantage. Mais à bientôt.

Personne ne vint troubler le soir mon tête-à-tête avec Paule. Elle fut aussi charmante qu’elle l’avait été le matin, à déjeuner. Elle causa de mille choses, elle effleura