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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/69

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MADEMOISELLE GIRAUD

pas me faire valoir. Vous ne m’avez pas écoutée, vous avez affronté le danger, le malheur est irrémédiable et essaye de me dévoiler, comme vous dites, afin de me rendre agréable au moins… spirituellement.

Je ne remarquai pas alors ce dernier mot, qui fut prononcé très-finement et avec intention. Toute cette conversation, du reste, aurait dû me donner à réfléchir ; mais réfléchissez donc à dix heures du soir, le lendemain de votre mariage, auprès d’une femme aussi belle que l’était Paule, et lorsque ce mariage n’est pas encore consommé.

Bientôt même je ne prêtai plus grande attention à ce qu’elle disait ; je ne songeais qu’à la regarder, à l’admirer, et perdant tout à coup la tête, je la pris dans mes bras.

Elle se dégagea doucement, avec calme, sourit de son plus joli sourire, sonna sa femme de chambre et quitta le salon.

Lorsqu’un quart d’heure après, je vis sortir la femme de chambre, je me dirigeai, à mon tour, vers la bienheureuse porte que je n’avais pas franchie la veille.

Certain d’être attendu, je ne frappai même pas, je me contentai de tourner le bouton.