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Je disais : C’est ici qu’après ma longue attente.
Je vais cueillir le fruit dont je veux me nourrir ;
C’est ici qu’à jamais je fixerai ma tente,
Ici que je veux vivre et que je veux mourir !

Ô doux commencements de l’amoureuse fièvre ;
Ô regards messagers d’un bonheur surhumain,
Alouette du cœur, chaste aveu que la lèvre
Tient captif, mais qu’un jour ose lâcher la main !

Jours fortunés remplis de célestes revanches,
Après l’heureux tourment trop longtemps enduré !
Ô terrasse, où ses doigts, en cueillant des pervenches,
M’ont glissé mon triomphe à jamais assuré !

Ô tilleuls, verte allée à mes pas familière,
Où mon cœur a vécu tant de félicité ;
Haie en fleurs, mur franchi que tapissait le lierre,
Emblème de constance et de fidélité !

Premiers adieux, départ, retour, tendres alarmes,
Fenêtre où m’attendait un signal imploré,
Bruns cheveux de sa tête inondés de mes larmes,
Écrin qui renfermait son visage adoré !