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LE POÈTE


Le soleil qui descend dans la pourpre des nues,
Darde un rayon livide au flanc noir du coteau,
Et se couche, escorté de splendeurs inconnues,
Comme un César mourant drapé dans son manteau.

C’est la saison rêveuse où les feuilles jaunissent ;
L’oiseau plus tristement dans les arbres gémit ;
Pâle et dernier reflet des choses qui finissent,
Le crépuscule a l’air d’un linceul qui frémit.

Sur la nature en deuil, comme un voile de veuve,
L’obscur brouillard qui monte étend ses longs réseaux ;
Tout se tait, excepté le lent soupir du fleuve,
Et la brise plaintive à travers les roseaux.