Page:Beltjens - Sonnets à Lamartine, 1888.djvu/6

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II.

Lamartine, quel nom ! — barde, tribun, prophète,
Quel génie, unissant tant de charmes divers,
Put ainsi que le tien éblouir l’univers,
Et si pur de la gloire escalader le faîte ?

Qui n’a senti plus fort battre son cœur en fête,
Et se mouiller ses yeux, en savourant tes vers,
Et, jetant l’anathème à ton siècle pervers,
Pleuré de ta vertu la sublime défaite ?

Mais va ! — si la tempête à ton chaste renom
Fit d’un injuste oubli subir la morne atteinte,
La clarté du soleil là-haut n’est pas éteinte ;

L’orage se dissipe, et voici que Memnon,
En revoyant son dieu vainqueur de la rafale,
Acclame son retour d’une voix triomphale.