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voyages en égypte,


sort des Arabes qu’il avait mis en prison ; sachant bien que si je prenais vivement leur parti, ses vues mercenaires l’engageraient à les laisser en prison plus long-temps. Je me bornai à lui dire que j’écrirais pour le sarcophage au Caire. J’avais, en effet, à écrire à M. Salt, pour qu’il m’envoyât un bateau, afin de transporter le colosse sur le Nil ; puisque, dans cette saison, il n’y avait pas de bateau disponible dans la Haute-Égypte, la plupart étant engagés pour le service du pacha.

Après avoir expédié un courrier au consul pour avoir un bateau, je pensai que je ne pouvais mieux employer mon temps qu’en remontant le Nil, vu que cette excursion n’entraînait point de dépenses extraordinaires : le bateau que j’avais loué était à ma disposition, et je pouvais être de retour pour le temps où la réponse viendrait du Caire. J’avais eu jusqu’alors deux gardes pour veiller nuit et jour auprès du colosse ; mais quand je vis que je ne pouvais l’embarquer sans avoir une réponse de la capitale, je pris le parti de faire élever autour du bloc un enclos en terre ; et le 18, je me mis en route pour Esné. Le nombre de mes compagnons de voyage avait diminué, puisque j’avais renvoyé au Caire mon domestique irlandais, et congédié le charpentier :