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en nubie, etc.


nous restions seuls avec le janissaire et l’interprète. Le lendemain nous arrivâmes à Esné où je débarquai assez à temps, pour voir dans la soirée Khalil-bey, dont j’avais fait la connaissance à Soubra, quelque temps auparavant. Il venait d’être nommé au gouvernement des hautes provinces, depuis Esné jusqu’à la ville d’Assouan ; ayant épousé une des sœurs du pacha, il était entièrement indépendant du defterdar-bey de Siout. Il était presque nuit quand je lui fis ma visite. Il venait d’arriver d’une excursion dans la campagne. Je le trouvai sur un siège fait en terre, et recouvert d’un beau tapis et de coussins de satin ; il était entouré d’un grand nombre d’officiers, de cacheffs et de santons. Ils venaient de dîner, et je ne pouvais trouver un moment plus favorable pour une conversation. Il témoigna beaucoup de plaisir de me voir, et m’offrit des lettres de recommandation pour tous ceux qui étaient sous son commandement. En apprenant que j’irais peut-être jusqu’à Ibrime, il fit écrire une lettre pour Osseyn-Cacheff, un des trois princes résidant en Nubie. Comme Khalil-bey recevait un tribut annuel des Nubiens, il avait envoyé ses soldats chez eux ; et, en ce moment, il était avec eux dans des relations amicales. Cependant, quand les troupes d’Égypte arrivent en Nubie pour