Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/121

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mât y manquait et le rays était absent ; mais nous trouvâmes un pilote qui s’engagea à conduire notre bateau à la première cataracte, et de là à la seconde, et puis de nous ramener, le tout pour vingt pataks, qui équivalent à quarante-cinq piastres ou environ vingt-six francs. Sur ces entrefaites le rays arriva, et assura que son bateau serait prêt le lendemain de bonne heure. Je lui demandai son prix ; il me répondît que, pour le paiement, il s’en rapportait entièrement à l’aga. Mais ne voulant pas être à la discrétion de son maître, je préferai prendre notre propre bateau, et je me félicitai d’avoir trouvé un pilote. Cependant ma joie fut de courte durée. Pendant mon absence l’aga avait menacé de sa colère notre rays dans le cas où il nous conduirait plus loin ; et cet homme ne demandait pas mieux que de rester à Assouan, espérant que je le paierais, pour tout le temps de mon excursion sur le Haut-Nil.

J’étais à peine revenu à bord, que l’aga arriva en toute hâte, avec sa suite entière dans tout l’éclat de leur friperie. Vu la grande fête du rhamadan, tout le monde était en costume de gala ; mais cette pompe apparente présentait l’aspect le plus grotesque : l’un avait une tunique neuve de drap brun, et un turban sale ; l’autre, coiffé