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en nubie, etc.


Je me rendis sur-le-champ chez Hassan-cacheff qui me reçut avec un air soupçonneux, et voulut connaître notre but. Je lui dis que nous remontions le Nil uniquement pour chercher des antiquités, et que nous voulions pousser notre excursion jusqu’au Chellal ou à la seconde cataracte. Il prétendit que cela était impossible, vu que les habitans du haut pays étaient en guerre entre eux. Il se fît ensuite apporter une natte, s’assit devant la porte de sa maison, et m’invita à m’asseoir aussi. La première question qu’il m’adressa alors, ce fut si j’avais du café. Je lui répliquai que j’en avais un peu à bord pour notre propre usage, et que je lui en céderais volontiers la moitié. Il demanda ensuite si nous avions du savon ; je lui fis la même réponse. Puis du tabac ; je dis que nous en avions quelques pipes, et que nous le fumerions ensemble s’il voulait. Il en fut charmé. Après cela il demanda de la poudre à tirer. Je lui fis observer que n’en ayant que peu, je ne pouvais m’en dessaisir. Il me mit en riant la main sur l’épaule, et dit : « Vous êtes Anglais, vous pouvez faire de la poudre quand vous le voulez. » Je n’étais pas fâché de le laisser dans cette opinion, et me gardai bien de le détromper. Cependant je lui répliquai que je n’étais venu ni pour faire de la poudre