Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/176

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pour tout repas au riz et à l’eau ; encore, fallait-il en ménager la quantité, parce qu’il ne nous en restait pas beaucoup à bord. Notre provision en beurre avait été épuisée, et le lait était rare.

Le lendemain 19, j’allai trouver le cacheff, pour qu’il me cédât du bois de palmier. Il était tout changé dans sa conduite à mon égard ; il trouvait mille difficultés dans mon entreprise, me disant, entre autres choses, que les fellahs ne viendraient plus parce qu’il était inutile de les fatiguer tant pour un peu de monnaie ; il me refusa aussi le bois que je lui demandai, en prétendant qu’il était impossible de s’en procurer, quoique nous en fussions entourés. À l’égard du premier point, je lui répondis que cela n’était pas conforme à notre arrangement, et que puisque j’avais tenu parole en donnant aux fellahs la paie qui avait été stipulée, j’avais droit d’attendre que, de leur côté, ils remplissent aussi leurs engagemens. Après de longs débats, son dernier mot fut, qu’il fallait que je visse moi-même dans la soirée les fellahs, pour essayer de les ramener, attendu que, pour lui, il ne pouvait me servir. Il fut en général intraitable ; mais son interprète me fit entendre que toutes les difficultés provenaient de ce I que je n’avais pas fait au prince un présent