Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
en nubie, etc.


point de trésors. Mais ils soutinrent que si j’emportais des pierres, ce serait parce qu’il y aurait un trésor dedans ; et que je serais capable de l’extraire sans qu’ils s’en aperçussent, seulement en faisant le dessin de ces pierres. Quelques gens proposaient de casser d’abord les pierres sur lesquelles on remarquerait quelque figure, pour voir ce qu’elles contiendraient, avant de me les laisser emporter. J’avais donc à craindre, au cas que ces fouilles eussent du succès, de n’avoir pas la liberté de faire des dessins ou croquis, de prendre des notes, et moins encore d’emporter une statue ou tout autre objet qu’on y trouverait. Cependant nous continuâmes notre opération ; je fis faire une palissade avec le bois de palmier que j’avais acheté ; et dès-lors, je n’employai plus tant de monde, puisque le travail se réduisait à déblayer l’espace entre la palissade et le temple.

Dans la matinée, deux hommes quittèrent leur ouvrage et se rendirent à notre bateau sur le Nil. N’y voyant que ma femme et une petite fille du village, ils devinrent hardis et importuns, et voulurent à toute force monter à bord pour voler le bateau. Voyant qu’elle ne pouvait les éloigner par la douceur, ma femme prit enfin deux pistolets, et les dirigea sur eux. À cette