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Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/187

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d’un ton insolent, l’ordre de me désister de toute opération que j’aurais pu commencer en Nubie, et de revenir au Caire. Ces lettres étaient signées, non pas du bey d’Esné, mais de deux personnes différentes et imaginaires. Par qui et pourquoi ces lettres m’étaient-elles envoyées ? Ce mystère, car c’en fut un pour moi, sera peut-être dévoilé un jour.

L’ordonnance vint à bord du bateau, en renvoyant son dromadaire par son valet ; car, dans ce pays, chaque soldat monté a son valet pour soigner son chameau, son cheval ou ses ânes. Aussi, lorsqu’une armée de cinq mille hommes marche contre l’ennemi, le train se compose au moins de six mille individus qui embarrassent sa marche et dévorent les vivres. Si le soldat n’a qu’un valet, chaque officier en a deux ou trois ; les officiers et fonctionnaires supérieurs, tels que les beys, les cacheffs, etc., en ont jusqu’à dix et même davantage.

Grâce à la rapidité du courant, nous arrivâmes le lendemain au soir à Ibrim et le sur lendemain, de bonne heure, à Deir. J’allai voir le temple ; mais je ne pus que le parcourir, réservant à un autre voyage l’examen de ce monument. Après nous être munis de quelques vivres, nous repartîmes aussitôt ; nous arrivâmes le soir à Nobat, et