Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/186

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qu’il ne laisserait toucher personne aux fouilles jusqu’à mon retour, qui aurait lieu dans quelques mois, je me contentai de marquer la hauteur que la butte avait eue avant le commencement des travaux ; et ayant fait un croquis de l’extérieur du temple, je le quittai, bien résolu de revenir pour achever l’entreprise. Je fis un petit présent au cacheff, et, dans la soirée, notre bateau mit à la voile pour retourner au Caire.

Un courant rapide nous fit descendre le fleuve avec une grande vitesse ; ce qui nous fut d’autant plus agréable, que nous n’avions presque plus de provisions. Deux heures après avoir quitté Ybsamboul, nous fûmes hélés par un soldat turc qui remontait la rive droite du Nil sur un dromadaire. Sans faire attention à lui, nous continuâmes notre navigation. Il se retourna et nous suivit pendant assez long-temps ; à la fin, lorsque le courant nous eut conduit auprès de la rive, il tira un coup de pistolet, comme un signal pour nous arrêter. Nous ne pouvions deviner ce qu’il voulait de nous, et nous ne devions pas supposer qu’un soldat turc se hasarderait tout seul dans cette partie de la Nubie. Nous étant approchés du rivage, il nous dit qu’il avait des lettres pour moi, de la part du bey d’Esné. Il me présenta, en effet, deux lettres en arabe. On m’y signifiait,