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voyages en égypte,


tissais trop à leur chagrin pour ne pas garder mon sérieux.

Il se passa encore une journée sans qu’il vînt de bateaux. Je songeai à la fin à louer deux chameaux pour me rendre par terre à Esné avec ma femme et l’interprète : je voulais laisser en arrière le janissaire, afin qu’il rapportât nos effets par le premier bateau qui partirait. Quand l’aga me vit prendre ce parti, il envoya chercher un bateau qui était caché à environ une lieue de la ville, comme deux ou trois autres bateaux qu’on avait également mis à l’écart. Je trouvai qu’on avait eu recours à cette fourberie pour nous garder quelques jours de plus dans la ville, et nous y faire dépenser notre argent. Après avoir loué à haut prix le bateau qu’on me présenta, je découvris qu’il appartenait à l’aga même, et le capitaine ou rays m’apprit ensuite que son maître lui avait ordonné de le cacher pour qu’il pût le louer au prix qu’il lui plairait de demander.

Plusieurs voyageurs nous ont donné des détails sur le caractère des Arabes et des Barabras ; leurs remarques sont ordinairement le résultat de leur manière particulière de voyager ; car c’est du genre de voyage que l’on suit, que dépend l’exactitude des notions que l’on recueille. Quiconque voyage pourvu de tout le nécessaire, et n’a af-