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voyages en égypte,


nak prétendaient devoir être employés de preférence à ceux de Louxor, à qui ils refusaient la faculté de venir travailler dans ces lieux, et quelquefois les rixes des paysans des deux villages se terminaient par des voies de fait. Ils étaient bien différens des paysans de Gournah, qui, s’étant enrichis par le trafic des antiquités et par la générosité des voyageurs, ne se souciaient plus de travailler à la journée pour trente paras. Je fis mettre aussi à découvert une belle statue colossale sans tête, qui, étant ensevelie en grande partie, n’avait été remarquée par personne. C’est un des modèles les plus parfaits de la sculpture égyptienne, que j’ai vus.

Il serait trop long de rendre un compte détaillé de toutes les observations que je fis pendant ces fouilles. Comme l’argent venait à me manquer, je me rendis à Esné pour emprunter d’un Grec, que je connaissais dans cette ville, une somme strictement nécessaire, en attendant l’arrivée d’une lettre-de-change du consul. Je ne pris que l’argent indispensable, pour faire transporter de Carnak à un lieu d’embarquement à Louxor, les statues à têtes de lion. À mon retour à Carnak, j’appris qu’un ordre du cacheff de Quous venait de défendre au caimakan de Louxor de ne me laisser rien enlever. Cette