Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
en nubie, etc.


on y avait placé un tapis et des coussins, comme de coutume. Le cacheff prit place a sa droite, et un cheik turc à sa gauche ; deux hadgis s’assirent auprès du cacheff ; je fus invité ensuite à prendre place auprès du cheik ; j’eus auprès de moi un négociant turc, derrière lequel se tint un fou ou santon tout nu. La suite du bey, soldats et serviteurs se tinrent debout devant nous, en formant un croissant. On apporta des pipes pour le bey, le cacheff, le cheik et moi ; on servit du café à toutes les personnes assises, et la conversation s’engagea sur la récolte. On était au commencement de novembre ; de l’état de l’inondation de cette année on tirait des conjectures sur la moisson prochaine. La compagnie témoigna son étonnement de ce que le pacha faisait continuellement expédier, surtout dans cette saison, du grain pour Alexandrie, où on l’embarquait pour l’Europe. Les uns présumaient que les Européens étaient sur le point de déclarer la guerre à la Porte, et qu’auparavant ils avaient soin de faire leurs approvisionnemens en grains, attendu que sans les envois de l’Égypte ils seraient hors d’état d’entretenir leurs troupes. D’autres observaient que dans ce cas, Mahomet-Ali ne serait pas assez simple, pour leur fournir des provisions. L’un dit qu’il pensait que ce grain passe-