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voyages en égypte,


entra assez doucement dans l’embarcation. Les Arabes qui s’étaient persuadés que le colosse coulerait à fond, ou que, pour le moins, il écraserait le bateau, attendaient impatiemment le résultat de l’opération, et observaient avec une vive curiosité tous mes procédés. Quand le propriétaire du bateau, qui s’était déjà résigné à la perte inévitable de son navire, vit ce gros bloc embarqué sans accident, il vint me serrer joyeusement la main. Dieu soit loué ! m’écriai-je, non moins joyeux d’avoir mené à bout une entreprise aussi difficile. Je laisse, en effet, à décider aux ingénieurs s’il ne serait pas plus aisé d’embarquer un bloc dix fois plus gros à bord d’un bâtiment pourvu de tous les secours de la mécanique, que d’opérer, sans aucun de ces moyens, un transport tel que le mien.

Le bateau traversa ensuite le fleuve pour prendre à bord, à Louxor, les objets antiques que j’y avais déposés. Ce fut l’ouvrage de trois jours, et le 21 novembre nous quittâmes Thèbes, pour retourner au Caire.

J’eus à peine fini mes opérations que je fus attaqué de nouveau de l’ophtalmie, au point d’être obligé de garder douze jours de suite le cabinet du bateau ; ainsi je ne puis rien dire de cette partie de notre voyage. Arrivé à Siout, je