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voyages en égypte,


trâmes dans le village, où il y avait une fête arabe[1]. On nous assigna les premières places parmi les spectateurs. Une trentaine d’hommes rangés en file, frappaient des mains en mesure, comme pour accompagner leur chant, qui consistait en trois ou quatre mots toujours répétés ; ils remuaient en même temps les pieds, les mettant toujours l’un devant l’autre, mais sans changer de place. Devant cette rangée d’hommes, deux femmes, tenant en main des poignards, étaient également dans un mouvement continuel, courant sur les hommes, puis revenant sur leurs pas avec une agilité extraordinaire, brandissant leurs poignards, et déployant leurs vêtemens. Ces mouvemens furent continués si long-temps que je m’étonnai comment elles pouvaient résister à la fatigue. Au reste, cette danse bédouine est la plus décente de toutes celles que j’ai vues en Égypte ; mais aussi à peine fut-elle finie, que pour compenser la modestie de celle-ci, on en commença une autre, dont la lascivité ne cédait point à celle des danses habituelles du pays. Nous quittâmes ce spectacle avec plus de dégoût que de plaisir, pour retourner au bateau.

Ayant constamment à lutter contre le vent du sud, nous n’avançâmes que de quelques lieues,

  1. Voyez l’Atlas, planche 30.