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en nubie, etc.


eûmes de la peine à garantir nos lits et nos vêtemens de la poussière des ruines, à laquelle, pour ma personne, j’étais depuis long-temps devenu indifférent. Il ne nous avait plus été possible de coucher dans le bateau. La quantité de provisions dont nous étions pourvus, avait attiré tant de rats depuis notre départ jusqu’à Louxor, qu’ils ne nous laissèrent plus de repos ni le jour ni la nuit, et qu’ils finirent par nous déloger. Nous voulûmes nous en débarrasser, en faisant couler bas notre barque quelque temps après avoir porté à terre toutes nos provisions. Les rats se sauvèrent à la nage, et se retirèrent dans les trous de la jetée ; quand nous eûmes reporté nos vivres dans le bateau, ils y revinrent avec une nouvelle voracité.

À Gournah, nos recherches continuèrent de se porter sur les momies. Les Arabes avaient fini par ne plus faire un mystère de leurs fouilles ; voyant qu’on leur achetait sur-le-champ ce qu’ils trouvaient, ils ne se firent pas prier pour chercher ouvertement des objets qu’ils pussent nous vendre. Ils en firent même un sujet de spéculation. Les plus avisés d’entre eux entreprirent des fouilles pour leur compte, en prenant huit à dix hommes pour les aider. Ils désignaient les lieux où ils espéraient trouver des puits, et quelquefois ils paient assez heureux pour tomber du premier