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en nubie, etc.


taient les corps aux embaumeurs, étaient capables de faire. Voici comment le père de l’histoire s’exprime à ce sujet :

« Il y a en Égypte certaines personnes que la loi a chargés des embaumemens, et qui en font profession. Quand on leur apporte un corps, ils montrent aux porteurs des modèles des morts en bois, peints au naturel. Le plus recherché représente, à ce qu’ils disent, celui dont je me fais un scrupule de dire ici le nom. Ils en font voir un second qui est inférieur au premier, et qui ne coûte pas si cher ; ils en montrent encore un troisième qui est au plus bas prix. Ils demandent ensuite suivant lequel de ces trois modèles on souhaite que le mort soit embaumé. Après qu’on est convenu du prix, les parens se retirent : les embaumeurs travaillent chez eux, et voici comment ils procèdent à l’embaumement le plus précieux :

« D’abord ils tirent la cervelle par les narines, en partie avec un ferrement recourbé, en partie par le moyen des drogues qu’ils introduisent dans la tête. Ils font ensuite une incision dans le flanc avec une pierre d’Ethiopie tranchante ; ils tirent par cette ouverture les intestins, les nettoient, et les passent au vin de palmier ; ils les passent encore dans des aromates broyés ;