Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/311

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finit par me rendre à cet égard aussi indifférent qu’eux, et ; je me serais accommodé, pour coucher, d’un puits de momies, comme de tout autre lieu.

Chacun peut être heureux, s’il veut ; car le bonheur dépend certainement de nous. L’homme qui se contente de ce que le Sort lui donne, est heureux, surtout s’il est bien persuadé que c’est là tout ce qu’il pourra obtenir. On ne s’attendrait pas, à la vérité, de trouver le bonheur chez un peuple qui habite des repaires comme des bêtes sauvages, qui se voit toujours entouré des corps et des cercueils des anciens habitans du pays, et qui, enoutre, estsoumis à un pouvoir tyrannique, dont il n’y a jamais d’amélioration à espérer, qui ne connaît même pas de justice et gouverne suivant ses caprices despotiques. Cependant l’habitude a rendu familière et supportable à ces malheureux leur position affreuse, et ils ne vivent pas sans connaître le bonheur. Le soir, le fellah rentre chez lui ; il s’assied auprès de sa caverne, fume une pipe avec ses compagnons, et s’entretient avec eux de sujets qui les intéressent le plus, tels que la dernière inondation du Nil, la moisson qui l’a suivie, ou des espérances que donne la moisson prochaine. Sa femme lui apporté son écuelle de lentilles, et