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voyages en égypte,


bey de se conformer à ses caprices. Mettant ensuite la lettre de côté, il parla d’autre chose. Je vis qu’il cherchait des prétextes pour justifier sa conduite à notre égard. Il me dit qu’il avait été informé que les fellahs se plaignaient de nos mauvais traitemens, que nous les battions sans cesse, et que nous tirions à tout moment le sabre pour leur couper la tête. À ces accusations je me levai de mon siége, et lui répliquai que j’étais étonné qu’un homme d’autant de bon sens pût ajouter foi à de pareils rapports, et nous condamner sans preuves ; qu’il lui suffirait de prendre des informations pour se convaincre de la fausseté de ces assertions ; j’ajoutai qu’il était de son devoir de me rendre justice. Il continua en disant que nous avions acheté presque toutes les antiquités que l’on pût se procurer à Gournah, tandis que la partie adverse ne pouvait rien acheter ; qu’il était donc temps d’arrêter nos opérations. Je lui représentai que tout ce que nous avions acquis, nous avait été vendu volontairement par les Arabes, et je le priai de ne pas s’en rapporter aux assertions de nos adversaires qui ne cherchaient qu’à nuire sous main à nos recherches, etc.

Il detourna de nouveau la conversation ; je lui demandai enfin ce qu’il comptait faire relative-