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voyages en égypte,


passe sur la montagne, et qui en quelques minutes conduit au sommet, et de là au village de Medinet-Abou. Comme les antiquités de ce lieu n’excitèrent pas plus d’admiration dans mes compagnons, je me hâtai de les ramener à Louxor.

Un vent fort souffla ce jour-là ; j’en prendrai occasion de dire en passant quelques mots sur les phénomènes naturels qu’on observe fréquemment en Égypte. Les tourbillons dont je parlerai d’abord règnent toute l’année, mais plus particulièrement à l’époque pendant laquelle souffle le vent camsihn ; elle commence en avril, et dure cinquante jours. De là le nom de camsihn, qui, en arabe, signifie cinquante. Il souffle généralement du sud-ouest, et dure quatre, cinq ou six jours sans discontinuer ; il élève des nuées de sables qui pénètrent jusque dans les maisons, et couvrent tout de poussière. Quand ce vent commence à se lever, les caravanes n’osent se hasarder dans les déserts, les bateliers suspendent leurs courses, et les voyageurs sont obligés de chercher des abris. De toute part on ne voit que du sable, et le chaos semble renaître. Quelquefois les tourbillons enlèvent une grande quantité de sable et de petites pierres, en formant des trombes de soixante à soixante-dix pieds de diamètre, et si épaisses qu’on les prendrait pour