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Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/333

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en nubie, etc.


des masses solides si elles restaient en place. Mais tout en tournant autour de leur propre centre, elles courent encore dans une direction circulaire, sur un grand espace de terrain, quelquefois durant une heure ; elles crèvent ensuite, et laissent de petites buttes sur la place où elles disparaissent. Malheur au voyageur qui se trouverait sur le passage de ces colonnes terribles !

Un autre phénomène de l’Égypte est celui du mirage, qui a été souvent décrit par des voyageurs trompés par l’apparence de grandes masses d’eau au milieu des sables. Quoique prévenu de cette illusion, j’avoue que j’y ai été trompé comme d’autres étrangers. Au moment où l’on serait ravi de trouver de l’eau, on voit de loin une parfaite image d’un beau lac. Comment n’ajouterait-on pas foi à la vue lorsqu’elle est d’accord avec les désirs ? Ces lacs illusoires paraissent être dans un calme parfait, et réfléchissent tous les objets qui s’élèvent au-dessus du niveau des eaux ; c’est cette circonstance surtout qui achève la ressemblance. Quand le vent agite les plantes qui croissent au-dessus de l’horizon du mirage, on voit à une grande distance leur balancement répété exactement par les eaux ; lorsque le voyageur se trouve dans un lieu très-élevé au-dessus du mirage, les eaux paraissent moins calmes et