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voyages en égypte,


payens, et on a peint sur cette couche de terre diverses figures chrétiennes ; mais, en quelques endroits, le temps a fait tomber ces recrépissures, et reparaître les symboles sacrés des Égyptiens. Au nord, derrière le temple, on retrouve les fondemens dun édifice qui a servi aussi d’église aux Grecs, et qui a été construit avec les pierres prises dans les ruines d’autres édifices, ainsi que le prouvent les hiéroglyphes dont plusieurs de ces pierres sont marquées. Je ferai observer que cette île offre le plus beau groupe de ruines que j’aie jamais rencontré sur un espace aussi resserré. En effet l’île entière, qui n’a pas plus de mille pieds de long sur moins de cinq cents de large, est couverte en profusion de restes d’édifice ; cette richesse frappe d’autant plus l’attention du voyageur que les îles qui entourent Philæ sont entièrement nues. Cependant on trouve dans une île à l’ouest de Philæ, les restes d’un petit temple que les chrétiens avaient également converti en église.

Pendant notre séjour dans l’île de Philæ, la beauté des chapiteaux et d’autres ornemens des colonnes du grand temple m’engagea à modeler en cire tout le portique. Nous étions au mois de mai, et la chaleur était si grande que j’eus de la peine à donner au mélange de la cire et de la