Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/348

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messager arriva à chameau. Il dit qu’il venait pour voir si j’étais le même envojé du consul anglais, qui, l’année précédente, était venu pour ouvrir le temple. Après avoirreconnu l’identité, il repartit aussitôt.

Trois jours après, les deux cacheffs revinrent ; ils allèrent s’établir dans de petites cabanes de jonc, sur une berge. Nous leur fîmes une visite, et nous fûmes très-bien accueillis, parce qu’ils étaient sûrs que nous ne venions pas avec les mains vides. Nous fîmes présent à DaoudCacheff d’un beau fusil, de poudre et de balles, d’un schall, de savon et de tabac. Malheureusement notre libéralité tourna contre nous, en excitant la jalousie du frère cadet du cacheff, qui, depuis l’absence de leur père, prétendait être l’égal de son frère aîné. Ignorant cette circonstance, j’avais oublié le cadet. Aussi devintil furieux, et s’écria qu’il méritait autant d’égards que son frère. Pour l’apaiser, nous lui dîmes que nous allions lui donner un de nos propres fusils ; mais cette proposition ne put l’adoucir. Nous passâmes toute la journée dans l’inquiétude sur notre sort. Daoud nous pria de dîner avec lui ; mais je refusai dans la crainte d’exciter encore davantage la jalousie de Rhalil, qui s’était retiré dans sa cabane. Daoud se rendit