Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
327
en nubie, etc.


chez lui pour l’engager aussi à dîner ; mais ce fut en vain. Je me transportai alors à sa cabane, et, après une longue discussion, je réussis à apaiser ce prince bouillant. Il accepta un de nos fusils avec de la poudre et des balles, et il fut convenu que nous commencerions à travailler le lendemain avec trente ouvriers.

Dans la matinée, les Nubiens parurent assez tard, cependant le travail fut commencé avec beaucoup d’ardeur. Je sentis la nécessité de faire enlever le sable sur les deux côtés de la porte, afin que celui du milieu pût s’écouler ; car si, au contraire, je commençais par le sable du milieu, celui des côtés viendrait le remplacer. M. le comte de Forbin, qui ne doute de rien, mais qui n’est jamais venu que jusqu’à cinq cents milles d’Ybsamboul, prétend que le sable aurait pu aisément être jeté dans la rivière. Je voudrais qu’il eût été une minute sur les lieux ; il se serait convaincu alors que l’enlèvement du sable n’était pas une bagatelle comme il se l’imagine. Accumulé par les vents pendant des siècles, ce sable avait formé une butte que toute la population du pays n’aurait pu jeter dans la rivière, quand même elle y aurait travaillé un an sans discontinuer. Je m’estimais trop heureux si je pouvais