Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/355

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brebis petites et maigres. Cette politesse ne me fît guère plaisir ; car je savais comment il fallait y répondre. Je payai donc au domestique qui nous les apporta, le double de la valeur de ces animaux, et je dis aux cacheffs, que nous étions fâchés de n’avoir rien à leur offrir, ayant épuisé presque toutes nos provisions, mais que nous répondrions à leur cadeau lors de notre retour. Ils assurèrent qu’ils ne venaient peint pour avoir quelque chose de nous, et qu’ils espéraient seulement que, revenus au Caire, nous parlerions au pacha en leur faveur. Nous répondîmes que nous n’avions pas de raison de parler mal d’eux, puisqu’ils ne nous avaient jamais fait de tort, et qu’ils ne nous avaient même pas vus. Bientôt après ils se levèrent, et quand nous leur fîmes les saluts d’usage, ils nous dirent qu’ils allaient visiter le petit temple situé dans le bas. Comme notre bateau était dans le voisinage, notre interprète les suivit : arrivés au temple, ils le prirent à part, et lui dirent qu’ils étaient les maîtres du pays ; que lorsque les autres cacheffs tuaient un homme, ils en tuaient deux pour leur part, qu’ils pouvaient nous laisser continuer ou arrêter notre ouvrage, aussi bien que les autres cacheffs qui leur étaient inférieurs en force ; qu’ils savaient que nous avions des fusils, de la poudre, du