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voyages en égypte,


plomb, du savon et du tabac pour les autres ; qu’ainsi ils s’attendaient à recevoir davantage en raison de leur supériorité, et que nous aurions lieu de nous repentir, en cas de refus.

Cette déclaration nous jeta dans l’embarras, d’autant plus qu’il ne nous restait rien pour en faire cadeau à ces gens. Nous leur fîmes donc répondre que nous n’avions rien à leur donner pour le moment ; mais qu’ils pouvaient compter sur notre parole de leur apporter quelque chose dans un autre voyage en Nubie. Ils répliquèrent que nous n’avions rien à faire dans ce pays sans des ordres de leur part, comme des véritables maîtres de la contrée. Nous leur répondîmes que nous étions munis d’un firman du pacha, et nous envoyâmes l’interprète pour le leur montrer. Après l’avoir ouvert, ils dirent, en y jetant les yeux, qu’ils n’en comprenaient pas un mot ; que cet ordre ne les regardait pas, et que c’était comme rien ; qu’au surplus un ordre ne nous servait pas, à moins d’être accompagné de présens de plus de valeur que ceux que nous avions donnés aux autres cacheffs. Pendant ces pourparlers, les maîtres du pays et leur suite s’acheminèrent vers leur bateau, en donnant à entendre qu’il fallait régler cette affaire pendant qu’ils se rendaient au village d’Ybsamboul.