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Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/50

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voyages en égypte,


et le voyageur, en donnant à l’un moins que l’argent reçu, et en demandant à l’autre plus que la somme stipulée ; en même temps il a soin d’empêcher que le vendeur ne s’abouche avec l’acheteur. Il produit enfin le chameau, couvert d’une natte, comme étant prêt à partir pour la Mecque. Mais quand le hadgi veut monter l’animal, il le trouve si mauvais, qu’il refuse de le prendre, et redemande son argent. Des paroles on en vient aux mains : au vacarme qu’ils font, le marchand de chameaux accourt ; il ne reconnaît pas l’animal qu’il a vendu, et il se trouve que le fripon de chamelier a trompé une troisième fois, en substituant un mauvais chameau au bon qu’il a été chargé d’acheter. En conséquence, il est accablé de coups et finit par se sauver. Toute simple qu’elle est, cette pièce fait les délices de l’auditoire, enchanté de voir exposée au ridicule la friponnerie des chameliers.

Après la grande pièce, on en représenta une petite. Le principal personnage de cette farce était un voyageur européen, chargé du rôle de bouffon. Habillé en Franc, cet étranger arrive dans ses voyages chez un Arabe, qui, tout gueux qu’il est, veut avoir les apparences de la richesse. Il ordonne à sa femme de tuer sur-le-champ une brebis pour régaler le voyageur ; la femme