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en nubie, etc.


fait semblant d’obéir ; mais, au bout de quelques minutes, elle revient pour annoncer que le troupeau s’étant dispersé dans les pâturages, il serait trop long de courir après une brebis. L’hôte veut alors qu’on tue quatre volailles de basse-cour, mais la femme s’excuse de ne pouvoir les attraper : on l’envoie une troisième fois pour mettre des pigeons à la broche ; mais il se trouve qu’ils se sont tous envolés du colombier : à la fin l’étranger est réduit, pour tout régal, à du lait caillé et du pain de dourrah, seules provisions que possède son hôte magnifique. C’est là le dénoûment de la pièce.

Pendant mon séjour à Soubra, une aventure fâcheuse, dont je me souviendrai toujours, me fit voir quel pays j’habitais, et chez quel peuple je vivais. Une affaire particulière m’ayant appelé au Caire, je passai, sur un âne, par une des rues étroites de cette ville. Un chameau chargé, venant à passer à côte de moi, toute la largeur de la rue se trouva prise. Cependant en ce moment je rencontrai un binbachi, ou officier subalterne, à la tête de ses soldats. Ne pouvant ni avancer, ni reculer, j’arrêtais nécessairement sa marche ; lui, voyant que l’homme qui lui barrait le chemin était un Franc, se mit en colère, et me donna un coup violent sur l’estomac. Indigné de ce