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voyages en égypte,


procurer dans cette ville, pour l’opération projetée, consistaient en quelques perches et en cordages de feuilles de palmiers. Voyant mon zèle pour l’entreprise, le consul me fit l’honneur de me donner une nouvelle commission ; savoir, celle d’acheter toutes les antiquités que je pourrais me procurer en voyage. J’y consentis, et je reçus de lui de l’argent pour cet objet, ainsi que pour les frais de l’enlèvement du colosse. Le 30 juin, nous quittâmes Boulak. Ma femme ayant voulu m’accompagner, nous primes aussi avec nous notre domestique irlandais, ainsi qu’un interprète copte, qui avait été employé dans l’armée française.

Les premières ruines que nous rencontrâmes, ce furent celles de Chak-Abadé, l’ancienne Antinoé ; car, pour le moment, je laisse de côté les pyramides. Quoique ce soit l’ouvrage d’Adrien, ce monument n’excita en moi aucune surprise ; il n’en reste debout qu’un petit nombre de colonnes ; beaucoup d’autres sont couchées à terre : tout ce qu’il y a de granit, a été évidemment emprunté à des édifices plus anciens. Je dessinai une des colonnes qui sont encore debout, seulement pour donner une idée de l’ordre d’architecture[1], et nous passâmes outre, pour arriver,

  1. Voyez l’Atlas, planche 32.