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en nubie, etc.


ce jour même, à Achmounain. C’est là que les voyageurs, qui remontent le Nil au-delà des pyramides, voient le premier monument de l’ancienne architecture égyptienne ; j’avoue que la vue en a fait sur moi une profonde impression, quoique ce ne soit qu’un portique consistant en une double colonnade. Situé dans un lieu solitaire, au milieu des ruines d’Hermopolis, et présentant des formes si étranges pour des yeux européens, ce monument ne peut manquer d’inspirer de la vénération pour le peuple qui a élevé de pareils édifices. Ces ruines me paraissent être d’un âge plus reculé que celles de Thèbes ; ce qui contredirait l’opinion générale, d’après laquelle les temples de la Basse-Thébaïde datent d’une époque plus récente que ceux de la Haute-Égypte. À en juger par les tombes que j’ai vues dans ce district montagneux ; et qui ont toutes un air grandiose, il faut qu’Hermopolis ait été habitée par un peuple d’un grand caractère ; car en Égypte ce sont surtout les tombes qui donnent une haute idée de ses anciens habitans.

Dans la soirée du 5, nous arrivâmes à Manfalout où nous rencontrâmes Ibrahim, pacha de la Haute-Égypte et fils de Mahomet-Ali, qui se rendait au Caire. Il reçut poliment les lettres que je lui présentai ; et m’engagea à les remettre au def-