Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/91

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avançâmes d’environ vingt-cinq toises du temple. Pour lui frayer un passage, nous fûmes obliges, de briser les bases de deux colonnes. Le soir je me portais bien mal ; j’allai me reposer, mais mon estomac refusa tous les alimens. Je m’aperçus alors de la différence qu’il y a entre les voyages en bateau, au milieu de tout ce dont on a besoin, et la direction d’une entreprise pénible sous un ciel brûlant, et parmi des hommes dépourvus d’intelligence.

Le lendemain 29, je fus incapable de me tenir debout ; j’ajournai par conséquent le travail, J’avais couché dans le bateau, espérant d’y trouver un air plus frais : je n’en restai pas moins indisposé toute la journée, et ne pus prendre aucune nourriture.

Le 30 l’ouvrage fut repris, et le colosse avança de 75 toises vers le Nil. J’étais mieux dans la matinée, mais l’indisposition augmenta le soir. Le lendemain, me trouvant un peu mieux, je voulus avancer l’opération ; mais la route devenait si sablonneuse, que le colosse s’y enfonçait. Je fus donc oblige de lui faire prendre un détour de plus de cent cinquante toises, pour éviter ce terrain. Dans la soirée je me trouvai beaucoup mieux.

Le 1er avril nous fîmes des progrès sensibles, en