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voyages en égypte,


qui serait assez charitable pour assister le malade, ne ferait que sacrifier inutilement sa vie ; la caravane ne peut s’arrêter une seule journée ; tous les momens lui sont précieux pour éviter le fléau de la disette d’eau : ceux qui la composent sont d’ailleurs pour la plupart des marchands, qui, étrangers à tous les sentimens tendres, ne s’occupent que du gain, fruit présumé de leurs spéculations.

Mais aussi rien n’égale la joie qu’éprouvent les voyageurs en arrivant après une marche fatigante et pleine de privations, à un puits d’eau douce. Hommes et animaux, tous s’empressent de se livrer à une jouissance dont on ne peut se faire une idée quand on n’a jamais été exposé à des privations semblables. La liqueur la plus délicieuse pour des citadins qui ne manquent de rien, ne vaut pas l’eau des puits que les caravanes rencontrent dans les déserts.

Les chameaux ne sont pas les seuls animaux qui se régalent de cette eau ; les brebis des Arabes, et les oiseaux sauvages aussi la recherchent avidement. Je n’ai vu dans les déserts que quatre espèces d’oiseaux, le vautour, la corneille, le pigeon sauvage, et la perdrix : quant à la dernière, nous l’avons tuée quelquefois, et nous l’avons trouvée d’un goût délicat. La corneille