Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/11

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en nubie, etc.


veraient pas moins la supériorité sous le rapport des armes, puisque leur génie d’invention aurait trouvé des perfectionnemens qui rendraient leurs fusils encore meilleurs que ceux-ci. Je vis que cette réponse ne lui faisait pas plaisir ; mais j’avais parlé selon ma conviction. L’or et l’argent qui brillaient sur le costume bigarré de cette cavalerie orientale lui donnait un air théâtral. Après les exercices le bey alla s’asseoir sous un arbre, et témoigna beaucoup de curiosité de connaître les détails de l’ouverture de la seconde pyramide dont il avait entendu parler ; il désira aussi en voir le plan. Devant lui faire une visite après midi, je promis de le lui apporter.

À quatre heures je me rendis à son palais. Il était assis dans un fauteuil très-élevé, contre l’usage des Turcs ; cependant il ne dérogeait point à la manière nationale de s’asseoir, car il avait les jambes croisées sous lui. Dans cette audience je fus témoin d’un procès criminel. Voici de quoi il s’agissait. Un soldat faisant partie des troupes du bey, et revenant de la Mecque où il était allé en pélerinage, avait été trouvé mort sur la route auprès du village d’Akmin, ayant la gorge coupée et portant sur son corps des marques de violence. On présumait qu’il avait eu beaucoup d’argent ; son chameau avait été trouvé