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mort auprès de la chaumière d’un paysan, chez lequel il avait été vu avec sept autres individus dont un Bédouin. Les soldats du village les avaient ensuite tous arrêtés, à l’exception du Bédouin qui s’était sauvé à l’aide des autres, à ce qu’on prétendait. Une preuve qu’ils le connaissaient bien, c’est que le cheik du village avait entendu dire à l’un d’eux qu’il saurait trouver ce Bédouin quand il voudrait. Cependant les prévenus niaient tout, et les témoins qu’on avait entendus ne faisaient pas des dépositions capables de mettre leur crime en évidence. Mais l’un des accusés avait le malheur de porter une figure de pendard, et ce fut la seule raison pour laquelle le bey le jugeait séparément dans cette audience. « Oh ! s’écria-t-il en jetant les yeux sur ce misérable, il n’y a pas de doute ; c’est lui qui est l’assassin. Mais voyez donc ce coquin ! peut-on hésiter un instant de déclarer que c’est lui qui a commis le crime ? Allons, conviens que c’est toi ; il ne te servirait à rien de nier ; je vois ton crime dans ta figure.» — J’avoue que ce misérable avait la physionomie la plus malheureuse qu’on puisse voir ; mais, bon Dieu ! où en serait la justice si elle voulait toujours juger sur la mine ? Plusieurs témoins parurent pour prouver que le paysan ne pouvait avoir commis l’assassinat, puisqu’il avait été ab-