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voyages en égypte,


les remous que cette masse produisait dans le courant. Bientôt je songeai qu’il y avait peut-être encore moyen de la sauver. Une pierre de vingt-deux pieds de long et de deux de large à sa base, et qui était d’une qualité très-compacte et pesante, n’était pas facile à remuer quand il s’agissait de la tirer du fond de l’eau sans le secours d’aucune machine. Nos cordes mêmes, faites en feuilles de palmier, étaient en partie rompues ou pouries, et les leviers ne pouvaient guère servir à l’opération. Heureusement les ouvriers du pays étaient habitués à travailler dans l’eau ; ils pouvaient y rester des journées entières sans le moindre inconvénient. J’espérais donc qu’en deux ou trois journées nous viendrions à bout de retirer l’obélisque. Je commandai les ouvriers pour le lendemain, et j’envoyai à Assouan chercher des cordes. M. Bankes ayant été informé de l’accident, parut prendre son parti en philosophe, et se résigna à la perte du monument ; il fut bien surpris quand je lui annonçai que j’espérais lui restituer l’obélisque dans deux ou trois jours.

Voici comment je me préparai à cette opération : je fis apporter une quantité de pierres sur la rive, et je fis entrer quelques ouvriers dans l’eau, afin de former sur le bord du fleuve